Le groupe pétrolier Sonatrach entend rattraper son retard en matière d’investissement dans le secteur de la pétrochimie.
« Nous n’avons réalisé aucun projet dans le secteur de la pétrochimie depuis vingt ans à l’exception du projet de transformation du gaz en ammoniac », a déclaré , Toufik Hakkar, PDG de Sonatrach, lors de son passage, lundi 13 septembre, dans le Forum de la Chaîne Une de la radio algérienne.
Toufik Hakkar a évoqué le projet d’un complexe pétrochimique de production du polypropylène implanté dans la zone industrielle d’Arzew (Oran).
« Nous avons achevé les études d’engineering et nous préparons un cahier de charges pour sélectionner le partenaire étranger qui réalisera le projet. Le lancement est prévu le premier trimestre 2022 », a précisé Toufik Hakkar .
Ce complexe, pour rappel, comprend une usine de déshydrogénation du propane (PDH) et une unité de production de polypropylène (PP) d’une capacité de 550.000 tonnes par an. Un investissement de près de 1,4 milliard de dollars, en partie financé par un crédit de la BNA (Banque nationale d’Algérie).
Toufik Hakkar a indiqué que Sonatrach finance certains projets à travers des crédits de banques algériennes. « Nous recourons aux banques internationales dans le cas où les crédits demandés ne sont pas disponibles. Certaines banques étrangères nous proposent aujourd’hui des taux d’intérêt attractifs de 1 ou 2 % », a-t-il dit.
« Nous sommes sortis de la zone rouge »
Selon Toufik Hakkar , les recettes de Sonatrach ont chuté de 40 % en 2020 en raison de la crise sanitaire liée à la pandémie de Covid-19. « Nous avons réduit les coûts d’investissement et de fonctionnement durant la même année. Nous avons pu atteindre un point d’équilibre entre coûts et recettes à la fin 2020. Nous sommes sortis de la zone rouge », a-t-il précisé.
Et d’ajouter : « Nous sommes aujourd’hui plus à l’aise sur le plan financier après la reprise des prix du pétrole sur le marché mondial (suite aux accords Opep +). Cela va nous permettre de couvrir tous les coûts d’investissement dans l’exploration et la production ».
17 milliards de dollars investis dans l’exploration en 16 ans
Il a indiqué que depuis 2005, la Sonatrach a investi 17 milliards de dollars dans les activités d’exploration pour renouveler les réserves nationales d’hydrocarbures.
« Chaque année de 160 à 170 millions de tonnes d’hydrocarbures sont produites et destinées à la consommation locale et à l’exportation. Ce qui est important pour nous est de compenser ce qui a été extrait et consommé chaque année », a-t-il souligné.
« En 2020, et malgré la crise de Covid-19, nous avons pu renouveler les quantités d’hydrocarbures à plus de 120 % . Nous travaillons à développer les champs pour maintenir le niveau de production actuel pour répondre à la demande nationale, qui augmente d’année en année, et pour respecter nos engagements contractuels avec nos partenaires étrangers », a-t-il poursuivi.
« Arrêter l’importation du carburant »
Le PDG de Sonatrach a également évoqué des projets de raffinage pour augmenter la production du carburant (essence et gasoil). « L’objectif est d’arrêter l’importation du carburant », a-t-il noté. L’importation du carburant est, selon lui, suspendue depuis août 2020. Durant les premiers mois de 2020, la consommation du carburant a baissé en Algérie en raison de l’arrêt de certaines activités économiques en lien avec le confinement sanitaire.
L’investissement étranger en Algérie a chuté, d’après lui, en raison des contraintes liées à la loi sur les hydrocarbures de 2005. « Cette loi a été révisée depuis pour la rendre plus attractive. Tous les textes d’application seront publiés d’ici le début du mois d’octobre 2021 dans le Journal officiel. Des négociations sont menées actuellement avec des partenaires étrangers. Et, des accords seront signés au plus tard au premier trimestre 2021 dans les domaines de l’exploration et de la production d’hydrocarbures », a-t-il annoncé.