Energie solaire, lampes LED, hydrogène vert, lutter contre le gaspillage, décarboner les processus industriels de production figurent dans le plan d’action du gouvernement.
Ce plan sera présenté le dimanche 12 septembre 2021 à l’APN, chambre basse du Parlement, en séance plénière. Il sera suivi d’un débat les 13 et 14 septembre. Le Premier ministre Aïmen Benabderrahmane répondra aux questions des députés le mercredi 15 septembre avant de soumettre le plan au vote des députés.
Un chapitre complet est consacré à l’énergie et à la transition énergétique dans ce plan. « La dimension relative à la transition énergétique vers les énergies nouvelles et renouvelables dans le cadre du plan de relance économique du gouvernement vise à atteindre la croissance « verte » par le recours aux technologies énergétiques innovantes et digitalisées pour une nouvelle architecture de développement où la rente aux énergies fossiles laisse place à des modèles pérennes qui valorisent le lien social et les emplois durables », est-il souligné.
Une nouvelle loi sur sur la transition énergétique
Le but est d’arriver à la construction d’une « Algérie d’après » à faible empreinte carbone, « sobre rationnelle et efficace dans sa consommation énergétique » qui crée sur une base durable de nouvelles richesses.
Plusieurs axes stratégiques sont retenus dont l’élaboration d’un plan national de développement massif des énergies renouvelables et nouvelles, un plan national ambitieux portant sur la production de l’hydrogène, notamment « vert » et la consécration d’un nouveau modèle énergétique qui « tend vers un mix énergétique équilibré à l’échéance 2030 », à travers une loi sur la transition énergétique à promulguer en 2021.
« Le développement de l’hydrogène un objectif prioritaire du gouvernement »
« Compte tenu des mutations que connaît le secteur de l’énergie à travers le monde, le développement de l’hydrogène reste un objectif prioritaire du gouvernement. A ce titre, son action portera, entre autres, sur les travaux préparatoires en vue d’un partenariat stratégique avec des partenaires étrangers, pour la mise en œuvre d’un plan national de l’hydrogène, notamment « vert » », est-il noté.
Concernant l’énergie solaire, les pouvoirs publics prévoient de mettre en place une capacité de 15.000 MWe (Mégawatts électriques), à l’horizon 2035, dont 1000 MWe, en 2021. Un appel à investisseurs sera lancé avant la fin de l’année en cours pour la réalisation de 1000 MWe en photovoltaïque et ce, « en application du décret exécutif n° 21/158 du 24 avril 2021 relatif aux appels d’offres pour la production des énergies renouvelables ».
Il est question également de développement et d’intégration massive des productions décentralisées d’électricité solaire au niveau du réseau de distribution basse et moyenne tension, d’encouragement à l’autoproduction et l’autoconsommation dans les secteurs résidentiel et tertiaire et de développement de l’infrastructure de qualité dans le domaine de l’énergie solaire.
Un guide technique sera élaboré pour les installateurs afin d’encourager la production des énergies renouvelables pour des usages autonomes (hors-réseau), notamment dans les zones d’ombres : systèmes solaires autonomes, kits solaires individuels, systèmes de pompage de l’eau par énergie solaire…
Interdiction des lampes classiques à incandescence à partir de 2022
Pour lutter contre le gaspillage, le gouvernement envisage d’améliorer les performances énergétiques des bâtiments à travers l’élaboration d’un cahier de clauses techniques, la transformation progressive de l’éclairage classique domestique par un éclairage de type LED pour une économie d’énergie électrique d’environ 5600 GWh, la promotion de l’industrie locale de fabrication de lampes LED et la distribution d’un million de lampes LED, « à prix soutenu au bénéfice des ménages ».
Les lampes classiques à incandescence (lumière jaune) seront interdites à partir de 2022 et les lampes de l’éclairage public seront remplacées progressivement par un éclairage de type LED. Cent communes bénéfieront d’un financement pour l’achat de 40.000 luminaires à LED destinés à l’éclairage public.
Un plan d’éclairage photovoltaïque sera mis en place sur les tronçons concernés de l’autoroute Est-Ouest et sur d’autres autoroutes. Et, un référentiel national d’éclairage public y compris l’éclairage public solaire photovoltaïque sera élaboré.
Conversion de de 150 000 véhicules au GPL
Dans le but d’améliorer les performances énergétiques des équipements, la réglementation sur l’étiquetage énergétique des appareils électroménagers sera révisée. Un projet de laboratoire d’essai-contrôle sera lancé à Sidi Abdellah, à Alger, et un mécanisme financier incitatif sera mis en place pour remplacer des appareils électroménagers existants à forte consommation énergétique .
Pour le secteur des transports, il est prévu la conversion au titre des solutions intermédiaires de 150 000 véhicules au GPL (Particuliers, taxis, administrations publiques), le lancement d’une étude de faisabilité de la conversion des véhicules industriels et la réalisation d’une action promotionnelle « visant le développement de la mobilité électrique, notamment à travers l’instauration de normes et standards ».
Concernant le secteur industriel, le gouvernement projette d’améliorer l’efficacité énergétique dans ce secteur « qui utilise 10,4 Mtep (Mégatonne équivalent pétrole), soit 21,7 % de la consommation énergétique finale », en le rapprochant des standards internationaux, et de décarboner ses processus de production « permettant d’améliorer la compétitivité de ce secteur ». « Il s’agit également d’encourager la cogénération et le recours aux énergies renouvelables dans ce secteur », est-il noté.
L’option nucléaire retenue
En matière du nouveau modèle énergétique, et mix énergétique « optimal à l’échéance 2030 », il est prévu, entre autres, l’évaluation « fine et cartographiée » des potentiels réalisables au titre de chaque filière : solaire, éolien, géothermie, valorisation énergétique des déchets, et à moyen terme, la filière nucléaire, « en tant que source vierge de toute empreinte carbone pouvant figurer au mix énergétique à partir de 2035 ».
Il est également envisagé la création d’un l’Institut de la Transition Énergétique et des Énergies Renouvelables (ITEER), « en tant que pôle d’excellence ouvert à l’international qui concentre des missions de formation professionnalisante de cycle court, de formation supérieure de cycle long graduée et post graduée, de R&D et d’aide à la valorisation industrielle des innovations ».
La transition énergétique , un sujet sans fin pour les pouvoirs publics algériens lesquels depuis des années laissent entendre au passage obligatoire vers les énergies renouvelables.
Déjà en 2016 , le colloque international qui s’est tenu à Alger sous la thématique «la transition énergétique en Afrique, entre défis économiques et enjeux environnementaux», a conclu que le passage aux énergies renouvelables est impératif..L’Algérie est inévitablement tenue de réussir sa transition énergétique «en l’espace de 12 ans seulement», a indiqué le professeur Gilles Bonafi, membre du Comité intergouvernemental des experts (ONU), sur la base d’un calcul mathématique des réserves algériennes. Selon lui, «il faut se méfier des théories et des experts énergétiques et ne s’en tenir qu’aux faits actuels».
A ce jour , ce projet , maintes renouvelé lors des colloques et autres séminaires , accusé un retard sans précédent. Dans son premier rapport sur la transition énergétique en Algérie, le Commissariat aux énergies renouvelables et à l’efficacité énergétique (Cerefe) dresse un constat clair et sans appel à ce sujet : “Avec le recul, on observe qu’à ce jour, le planning tracé n’a été ni suivi ni n’a vu un début d’application quelconque.”, seule activité visible sur le terrain dans le domaine des énergies renouvelables dans le pays, depuis 2015, a essentiellement été dominée par la réception des centrales solaires photovoltaïques totalisant 343 MW du programme lancé en 2014 par SKTM”..
Remontant encore à 2010 pour comprendre que tout ces projets ne sont que des verbiage . En effet le ministre de l’Énergie et des Mines, de l’époque, Youcef Yousfi, a affiché, fin 2010, les grandes ambitions de l’Algérie en matière d’énergies renouvelables : “Nous avons un plan extrêmement ambitieux de développement des énergies renouvelables. Nous allons produire l’équivalent de la capacité actuelle en électricité de l’Algérie à partir de l’énergie solaire. Nous allons développer l’énergie éolienne et géothermique. Nous allons exporter une partie de cette électricité pour peu que l’Europe nous ouvre l’accès à son marché. Nous allons développer l’énergie éolienne et géothermique.” Cette feuille de route inclut également un plan d’économies d’énergie et d’efficacité énergétique.
Conclusion : Ces régimes ne sont ni autoritaires ni démocratiques, ils possèdent toutefois des caractéristiques des deux systèmes politiques. Contrairement au discours ambiant, ces systèmes politiques ne sont pas des régimes en transition démocratique, mais de nouveaux types de régimes combinant l’opacité dans la prise de décision et une démocratie de façade. La chose politique à pris le pas sur toute tendance économique.