L’historien Benjamin Stora a été reçu vendredi 24 juillet 2020 par le président français Emmanuel Macron qui lui a confié une « mission sur la mémoire de la colonisation et de la guerre d’Algérie », a annoncé la Présidence française.
Cette mission, qui a pour but de de favoriser « la réconciliation entre les peuples français et algérien » et dont les conclusions sont attendues à la fin de l’année, « permettra de dresser un état des lieux juste et précis du chemin accompli en France sur la mémoire de la colonisation et de la guerre d’Algérie, ainsi que du regard porté sur ces enjeux de part et d’autre de la Méditerranée », a expliqué la présidence.
Le président Abdelmadjid Tebboune a annoncé dimanche passé avoir nommé Abdelmadjid Chikhi, directeur général du centre national des archives et conseiller auprès de la Présidence, chargé des archives nationales et de la mémoire nationale, pour mener un travail de « vérité » sur les questions mémorielles entre les deux pays.
Quelques jours plus tôt, dans un entretien accordé au journal L’Opinion, il avait annoncé que « L’historien Benjamin Stora a été nommé pour accomplir ce travail mémoriel du côté français », sans donner plus de détails sur la nature de ce « travail mémorial » ni évoquer une commission mixte algéro-française.
Benjamin Stora, interrogé sur son compte Facebook à propos de cette « commission mixte officielle », a nié son existence sur son compte Facebook avant de préciser qu’il s’agissait pour lui « de remettre de notes personnelles et réflexions » autour de la question.
Dans un entretien avec Radio France Internationale (RFI), jeudi, à la veille de recevoir sa lettre de mission, l’historien a insisté sur le fait qu’ »il n’est pas un représentant de l’Etat français ». « On ne peut jamais définitivement réconcilier des mémoires. Mais je crois qu’il faut avancer vers une relative paix des mémoires pour précisément affronter les défis de l’avenir, pour ne pas rester prisonniers tout le temps du passé parce que l’Algérie et la France ont besoin l’une de l’autre », a-t-il plaidé.
« L’histoire en Algérie comme en France est une histoire à enjeux. On a effectivement, de part et d’autre de la Méditerranée, à essayer d’approcher au plus près possible une histoire qui soit celle des faits eux-mêmes et qui ne soit pas une histoire idéologisée en permanence, ou instrumentalisée en permanence », a souligné l’historien français
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