La trêve entrée en vigueur à Ghaza, le dimanche 19 janvier 2025, entre Israël et Hamas, doit être suivie avec prudence, selon le ministre algérien des Affaires étrangères Ahmed Attaf.
« La position algérienne par rapport à cet accord s’exprime par un espoir prudent et optimisme alerte. Il s’agit d’un accord sensible. Il doit être parrainé par la communauté internationale. Ce que nous attendons en tant qu’algériens du Conseil de sécurité est d’adopter et de consolider cet accord en élargissant le soutien international. Ce accord est le fruit d’un travail d’un groupe restreint d’acteurs internationaux. La communauté internationale doit aujourd’hui lui donner tout le poids à cet accord », a déclaré, lors d’une interview accordée à la chaine Al24 news, dimanche 19 janvier 2025, Ahmed Attaf, ministre d’Etat, ministre des Affaires étrangères, de la Communauté nationale à l’étranger et des Affaires africaines.
« Nous considérons en Algérie que cet accord est un pas dans un cadre plus large et plus complet. Il s’agit de trouver une solution définitif et durable à la question palestinienne. Cela ne peut être concrétisé que dans le respect de la légalité internationale avec comme premier pilier la solution des deux Etat », a-t-il poursuivi.
L’Algérie préside le Conseil de sécurité pour la cinquième fois
Chargé par le président Abdelmadjid Tebboune, Ahmed Attaf préside, ce lundi 20 janvier 2025, la réunion ministérielle du Conseil de sécurité consacrée à la situation au Moyen Orient. L’Algérie assure ce mois de janvier la présidence tournante du Conseil de sécurité. Ahmed Attaf a rappelé que l’Algérie préside pour la cinquième fois le Conseil de sécurité depuis son indépendance en 1962 et qu’elle est membre non permanent de cette instance onusienne pour la quatrième fois.
La réunion doit aborder l’accord de cessez-le-feu entre le mouvement de résistance palestinien Hamas et Israël appliqué depuis dimanche 19 janvier 2025. La première phase de trêve est étalée sur six semaines, durant laquelle 737 prisonniers palestiniens doivent être libérés en échange de 33 otages israéliens.
L’Autorité pénitentiaire israélienne a annoncé ce lundi que 90 détenus palestiniens qu’elle a qualifié de « terroristes » ont été libérés de la prison militaire d’Ofer, en Cisjordanie occupée, et d’un centre de détention à El Qods. Dimanche, Hamas a relâché trois femmes otages israéliennes, récupérés par le Comité internationale de la Croix-Rouge. Elles sont apparues dans les photos diffusées par les médias y compris israéliens en bonne santé.
« Les mesures du Jour d’après »
Ahmed Attaf a rappelé les étapes de l’accord obtenu après des mois de négociations menées par le Qatar, les Etats Unis et l’Egypte. Il s’agit de la sortie des troupes israéliennes de certaines positions à Ghaza, l’élargissement des opérations de secours, la poursuite de l’échange d’otages israéliens contre prisonniers palestiniens. « La troisième étape consiste à prendre des mesures d’ordre sécuritaire, administratif et logistique, en ce qui est convenu d’appeler les mesures du Jour d’après. Le Conseil de sécurité doit suivre et évaluer l’application de l’accord et, éventuellement, intervenir pour lever les obstacles pouvant freiner cette application », a précisé le chef de la diplomatie algérienne.
Il a souligné qu’il n’existe pas de « reconnaissance » implicite (d’Israël). « Dans le droit international, la reconnaissance se fait d’une manière officielle, explicite et selon des règles claires. Dans les relations internationales, il n’existe pas de « reconnaissance implicite », a-t-il dit. Cette précision est donnée parce que l’Algérie préside les travaux du Conseil de sécurité en présence des représentants d’Israël. « Il y a une différence entre les positions exprimée par l’Algérie en tant qu’Etat et ses responsabilité en tant que présidente du Conseil de sécurité de l’ONU », a-t-il dit.