Des dizaines de personnes ont manifesté leur colère mardi 13 octobre à Sbeitla, dans le centre-ouest dans la Tunisie, où un homme est mort après que les autorités ont détruit le kiosque à journaux dans lequel il dormait.
Mardi vers 03H00 du matin, les autorités locales ont appliqué une décision de destruction d’un point de vente de journaux et de tabac illégal, dans un quartier populaire à Sbeitla, ville de la région marginalisée de Kasserine, ont indiqué des sources sécuritaires à l’AFP.
Le père du propriétaire de ce petit commerce, qui dormait dans la construction de fortune, est décédé lors de l’opération, ont confirmé des sources sécuritaires et le fils de la victime, Oussama Khachnaoui. «Je n’ai pas été informé de cette décision de destruction, et les agents de la municipalité ont procédé à la destruction sans vérifier s’il y avait quelqu’un à l’intérieur», a-t-il déploré à l’AFP. «Mon père, qui n’avait que 49 ans, est décédé sur le champ. Des agents de sécurité ont tiré du gaz lacrymogène sur ma famille qui avait tenté de s’approcher de mon kiosque pour sauver mon père», a ajouté Oussama Khachnaoui.
Jet de pierres sur les forces sécuritaires
Ce décès a provoqué la colère de dizaines d’habitants de ce quartier qui ont fermé des routes dans cette ville et incendié une voiture de la municipalité, a constaté l’AFP. Les protestataires ont également jeté des pierres et des objets sur les forces sécuritaires, a indiqué le porte-parole du ministère de l’Intérieur Khaled Hayouni, qui n’était pas en mesure de confirmer les raisons du décès. «Par précaution», des unités militaires et sécuritaires ont été déployées pour protéger les institutions sensibles dans cette ville, a ajouté le porte-parole du ministère de la Défense, Mohamed Zekri.
Sbeitla, située à 30 km du chef-lieu Kasserine, fait partie des villes de l’intérieur tunisien défavorisé où les mouvements de protestations sont récurrents pour réclamer travail et investissements. Le commerce informel, comme la vente de journaux ou de pain, sont des activités clés pour les jeunes, leur permettant d’aider leur famille en attendant de trouver un travail plus stable. Le taux de chômage, qui a grimpé à 18% et pourrait dépasser les 21% d’ici la fin de l’année au niveau national, est nettement plus élevé dans les régions intérieures.La rédaction vous conseille