La nouvelle loi fondamentale (Constitution) tunisienne a été adoptée à une majorité écrasante de 94,6% des suffrages, selon des résultats officiels préliminaires annoncés tard mardi par le président de l’autorité électorale Isie, Farouk Bouasker, à l’issue de longues opérations de dépouillement.
Le taux de participation, considéré comme très faible, a un peu augmenté par rapport aux chiffres provisoires annoncés la veille par l’Isie, « à 2,756 millions d’électeurs » contre « 2,46 millions et une participation de 27,54% ». La nouvelle loi fondamentale a été adoptée lors d’un référendum qui s’est tenu lundi.
Le président Kais Saied a engrangé, ainsi, le succès qu’il attendait. L’adoption à une large majorité d’une nouvelle Constitution lui octroie de vastes prérogatives au risque de mettre en péril la jeune démocratie tunisienne, mais le faible taux de participation entame la légitimité du processus, selon ses opposants.
La Tunisie, confrontée à une crise économique aggravée par le Covid et la guerre en Ukraine dont elle dépend pour ses importations de blé, est très polarisée depuis que M. Saied, élu démocratiquement en 2019, s’est emparé de tous les pouvoirs le 25 juillet 2021, arguant d’une ingouvernabilité du pays.
Dans la première prise de position étrangère sur ce référendum contesté, les Etats-Unis ont mis en garde contre le risque que la Constitution ne garantisse pas suffisamment les droits et libertés des Tunisiens. « La nouvelle Constitution inclut des mécanismes de contrepoids affaiblis, qui pourraient compromettre la protection des droits humains et des libertés fondamentales », s’est inquiété Ned Price, porte-parole du département d’Etat américain.