Ukraine: Moscou dénonce une frappe aérienne ukrainienne sur son sol

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La Russie a accusé vendredi l’Ukraine d’avoir mené une frappe aérienne sur son sol, tandis que le président ukrainien Volodymyr Zelensky assurait que l’armée russe se regroupait en vue « d’attaques puissantes » dans l’Est du pays.

Une nouvelle tentative pour évacuer des milliers de civils bloqués dans des conditions humanitaires dramatiques dans la ville méridionale de Marioupol se poursuivait vendredi sous l’égide du Comité International de la Croix-Rouge.

« Il n’est pas clair encore si cela va se faire aujourd’hui », a indiqué un porte-parole à Genève, Ewan Watson. « Il y a beaucoup de parties mouvantes et tous les détails ne sont pas réglés pour être sûr que cela se passe en toute sécurité », a-t-il expliqué vendredi matin.

De son côté, Roberta Metsola, la présidente maltaise du Parlement européen, est attendue dans la matinée à Kiev, a-t-on appris auprès d’une source de cette institution. Il s’agit de la première dirigeante d’une institution européenne à se rendre dans la capitale ukrainienne depuis le début de l’invasion russe.

En Russie, le gouverneur de la région de Belgorod, Viatcheslav Gladkov, a accusé vendredi l’Ukraine d’avoir mené une attaque à l’hélicoptère contre ce qu’il a décrit comme un « dépôt de pétrole » dans cette ville située à une quarantaine de kilomètres de la frontière ukrainienne.

C’est la première fois que la Russie fait état de frappes ukrainiennes par hélicoptères sur son territoire depuis le début du conflit. Le porte-parole du ministère russe de la Défense, Igor Konachenkov, ne s’est toutefois pas exprimé sur le sujet vendredi.

Le directeur d’une typographie près de Belgorod a affirmé que son entreprise avait également été touchée par des tirs d’hélicoptères. « Des hélicoptères nous ont tiré dessus avec des roquettes », a-t-il affirmé à l’agence publique TASS.

– « Retrait partiel » –

En Ukraine même, les forces armées ont affirmé avoir libéré 11 localités de la région de Kherson (sud). Deux personnes ont été tuées et deux autres blessées dans des bombardements russes jeudi, a indiqué vendredi le gouverneur régional Serguiï Gaïdaï sur Telegram.

Les Russes « poursuivent leur retrait partiel » du nord de la région de Kiev vers la frontière bélarusse, a indiqué le ministère de la Défense, qui dénonce de nombreux actes de « pillage » de la part des soldats russes.

« Dans certaines régions (…) les occupants tentent de forcer les entrepreneurs de passer au rouble russe », a-t-il affirmé.

La Russie avait indiqué plut tôt cette semaine qu’elle entendait réduire son activité à Kiev et Tcherniguiv afin de transférer sa puissance de frappe depuis le nord vers les régions séparatistes de Donetsk et de Lougansk, dans l’est.

« Cela fait partie de leur tactique », a répété le président ukrainien Volodymyr Zelensky dans la nuit de jeudi à vendredi.

« Nous savons qu’ils s’éloignent des régions où nous les battons pour se concentrer sur d’autres qui sont très importantes… où cela peut être difficile pour nous », a-t-il ajouté. En particulier, la situation dans l’Est du pays est « très difficile ».

« Dans le Donbass et à Marioupol, dans la direction de Kharkiv, l’armée russe se renforce en prévision d’attaques puissantes », a encore déclaré le président.

Ce recentrage laisse présager un conflit « prolongé », qui pourrait durer des mois, a prévenu le Pentagone.

Des experts militaires estiment que Moscou a abandonné son projet d’avancer simultanément le long de plusieurs axes au Nord, à l’Est et au Sud, en raison des difficultés rencontrées face à la résistance ukrainienne plus forte que prévu.

Selon des responsables américains, la Russie a déplacé environ 20% de ses troupes des environs de Kiev après avoir échoué à prendre la ville.

Mais les frappes sur la capitale se poursuivent et le porte-parole du Pentagone, John Kirby, a déclaré qu’il était probable que les troupes « soient repositionnées, probablement au Bélarus, pour être rééquipées et réapprovisionnées et utilisées ailleurs en Ukraine ».

Plus d’un mois après l’invasion de l’Ukraine, Marioupol, port stratégique du Sud-Est du pays, sur la mer d’Azov, reste assiégé et pilonné sans relâche. Au moins 5.000 personnes ont péri et 160.000 civils seraient toujours bloqués dans la ville, selon des sources ukrainiennes.

– Tentative d’évacuation –

Une nouvelle tentative d’évacuation est prévue vendredi. La délégation du CICR en Ukraine a indiqué sur Twitter qu’elle se trouvait dans la ville voisine de Zaporojie, où sont censés arriver les bus en provenance de la ville encerclée.

Le gouvernement ukrainien avait de son côté annoncé avoir envoyé des dizaines de bus vers Marioupol.

Des personnes ayant réussi à quitter la ville assiégée et des ONG y ont décrit des conditions catastrophiques, avec des civils terrés dans des caves, privés d’eau, de nourriture et de toute communication, et des cadavres jonchant les rues. La municipalité accuse en outre Moscou d’avoir évacué « contre leur gré » plus de 20.000 habitants vers la Russie.

Sur le front diplomatique, l’UE va tenter de persuader la Chine de renoncer à aider Moscou pour contrer les sanctions occidentales, lors d’un sommet virtuel vendredi avec Pékin.

– Comptes en roubles –

Auparavant, Vladimir Poutine avait annoncé qu’il interdisait l’entrée sur son territoire aux dirigeants européens et à la majorité des eurodéputés, en réaction aux sanctions tous azimuts visant Moscou.

Et il a menacé les acheteurs de gaz russe de pays « inamicaux » de stopper leur approvisionnement s’ils ne se pliaient pas aux exigences du Kremlin, une mesure destinée à soutenir le rouble qui affecterait principalement l’Union européenne, très dépendante.

« Ils doivent ouvrir des comptes en roubles dans des banques russes. Et de ces comptes ils devront payer le gaz livré et cela dès demain », a-t-il déclaré.

Le chancelier allemand Olaf Scholz a aussitôt répondu que les pays européens continueront de payer le gaz russe en euros et dollars comme cela est « écrit dans les contrats ».

Dans ce contexte, le ministre français de l’Economie Bruno Le Maire, en déplacement à Berlin, a signalé que la France et l’Allemagne se « préparaient » à un potentiel arrêt des importations de gaz russe.

Après cinq semaines de guerre, quatre millions de réfugiés ont fui l’Ukraine, auxquels s’ajoutent presque 6,5 millions de déplacés à l’intérieur du pays, selon l’ONU. Quelque 90% de ceux qui ont fui l’Ukraine sont des femmes et des enfants.

Des responsables à Kiev ont annoncé jeudi soir que les forces russes avaient quitté la centrale nucléaire de Tchernobyl qu’elles occupaient depuis le premier jour de l’invasion de l’Ukraine, le 24 février.

« Elles ont pris avec elles des membres de la Garde nationale qu’elles retenaient en otages depuis le 24 février », a déclaré sur Telegram l’agence d’Etat ukrainienne Energoatom, citant des employés. Leur nombre n’est pas connu.

L’ONG Human Rights Watch a de son côté appelé vendredi les autorités ukrainiennes à enquêter sur de potentiels « crimes de guerre » envers les prisonniers russes, après la diffusion d’images semblant montrer des soldats ukrainiens leur tirant dans les jambes.

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2 Commentaires

  1. Tout est écrit sur ce papier , tout est dit en vrac non pas avec un esprit journalistique , c’est à dire neutre , mais avec un esprit purement occidental . Les  » informations  » distillées par ces médias occidentaux se concentre beaucoup plus sur la partie ukrainienne alors que la réalité du terrain , ils ne veulent pas la voir ni la commenter.
    Ce conflit est devenu complexe par l’intervention des USA et des pays européens qui alimentent , sans cesse , l’Ukraine en armes et tout autres moyens de guerre. Ce chapitre n’a jamais fait objet de « critiques » ni de prise de position pour pouvoir mettre fin à cette guerre.
    L’annonce du Kremlin de faire payer le gaz en roubles est tout à fait légitime eu égard aux mesures de sanctions prises contre la Russie. Les responsables européens et la France en particulier, doivent savoir qu’en période de conflit , toutes les conditions contractuelles sont mises en veilleuse et la position de la Russie est tout à fait valable : de toutes les façons , si des pays refusent de payer en roubles , il leur sera procédé à la coupure de gaz. Toutes les démarches ont été bien explicitées par Poutine.
    Si les occidentaux avaient le même oeil , sur la situation en Ukraine, depuis 2014 avec ce conflit au Donbass, jamais la Russie n’aurait fait cette opération.
    Toujours est il que c’est une raison valable de détruire tous les laboratoires d’armes chimiques , installés par Hunter Biden ( fils du president Biden) en ce pays pour pouvoir attaquer la Russie.
    La Russie ne voudrait jamais annexer ou envahir l Ukraine comme le laisse entendre les médias occidentaux, mais netoyer ce pays de ses neo-nazis et de tous ces laboratoires américains.

  2. C’est toute la non qualité de cette armée ukrainienne constituée de groupes non maîtrisés que sont les groupes AZOV , car l’armée de Kiev serait infestée de néonazis. L’Europe en soutenant l’Ukraine militairement, armerait ainsi des ultranationalistes. La ville russe bombardée se trouve à 30 km de la frontière ukrainienne pas loin de Kharkov. Voilà la clé du problème, car originaire de Kharkiv, le fondateur du bataillon, Andreï Biletski, dirige alors le parti xénophobe, antisémite et raciste Assemblée sociale-nationale (SNA). Azov va utiliser la même symbolique inspirée du nazisme . C’est ce groupe qui a lancé cette opération.

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