Une bande dessinée sur « Le long chemin jusqu’aux accords d’Evian » chez Barzakh

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"Le long chemin jusqu'aux accords d'Evian" célébré par une Bande dessinée de Barzakh
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« Le long chemin jusqu’aux Accords d’Evian – Souvenirs de Suisse (1960-1962) », édité par Barzakh est une bande dessinée exceptionnelle qui retrace un épisode décisif sur le chemin de l’indépendance de l’Algérie.

Fruit d’une collaboration entre la bédéiste algérienne, Bouchra Mokhtari et l’historien suisse Marc Perrenoud avec le soutien de l’ambassade de Suisse en Algérie, la bande dessinée a été présentée ce 18 mars au public lors d’une double rencontre, à la bibliothèque nationale et à la librairie l’Arbre à Dires.

Le récit de Marc Perrenoud, brillamment dessiné par Bouchra Mokhtari, prend pour base les mémoires de nombreux protagonistes des faits mais aussi une sélection de documents historiques. « Un défi très ambitieux que ce projet de bande dessinée exigeant une connaissance approfondie de l’histoire et abordant sa représentation graphique avec humilité et sensibilité », note le cinéaste et photographe suisse, ami de l’Algérie, Jean Mayerat, dans sa préface.

« Marc Perrenoud, historien de référence et Bouchra Mokhtari, jeune dessinatrice algérienne, se sont accordés pour nous donner une présentation non triomphaliste des évènements » relève-t-il. Un travail d’autant plus fastidieux et délicat qu’il a été totalement réalisé en distanciel en raison des restrictions sanitaires liées à l’épidemie de la Covid-19.

Marc Perrenoud a relevé l’importance de cet ouvrage, une première pour lui, et a souligné le rôle de « facilitateur » de la Suisse dans l’établissement des contacts entre les représentants du Gouvernement provisoire de la République algérienne (GPRA) et du gouvernement de la puissance coloniale.

« La Suisse était une zone de repli pour les Algériens, et de refuge pour les réfractaires français », insiste-t-il. Elle était aussi un « lieu de publication pour échapper à la censure en France (…) en plus d’être une terre d’accueil des réseaux de solidarité avec l’Algérie », a rappelé ce spécialiste de l’histoire des relations internationales de la Suisse, notamment avec l’Algérie.

Bouchra Mokhtari, qui a déjà à son compte trois autres BD, dit qu’en contribuant à cet ouvrage, elle a voulu apporter sa pierre dans l’oeuvre de transmission, notamment en direction des plus jeunes qui ne sont pas marqués par ces évènements de notre histoire. La bédéiste a choisi de restituer l’histoire de ces négociations en optant pour le noir et blanc. Un véritable défi. Que la fille de Ahmed Boumendjel, un des illustres négociateurs d’Evian, qualifie à juste titre, comme « un combat de boxe » marqué « par la raideur des acteurs ». Le choix et le trait de Bouchra Mokhtari, souligne-t-elle, « rend à merveille le ton et la tonalité de ce qui a fait les accords d’Evian ».

Rappelant que les accords d’Evian ont été signés le 18 mars 1962 à 17h35 avant que ne le cessez-le-feu ne soit proclamé le lendemain à 12h sur tout le territoire national, l’ambassadeur de Suisse en Algérie, Pierre-Yves Fux, a indiqué que cet ouvrage, édité en Algérie par les Editions Barzakh, avec la contribution de l’Ambassade, est fondé sur des témoignages et documents historiques et porte un « regard sur un parcours de négociations plein d’espoir et chargé par l’angoisse de la rupture ». Il n’a pas manqué de remercier Mme Anne Matter, Conseillère, Cheffe de mission adjointe de l’ambassade helvétique, à l’origine de cette initiative exceptionnelle.

Pour l’éditrice Selma Hellal, il était normal que sa maison d’édition soit porteuse de ce projet historique unique. Fille d’un ancien « malgache » et petite fille des frères Boumendjel (Ahmed et Ali), Selma Hellal n’a pas hésité à rendre possible cette expérience unique marquant le 60e anniversaire de l’indépendance de l’Algérie. Elle souligne surtout que la bande dessinée de Bouchra Mokhtari et de Marc Perrenoud restitue l’atmosphère austère empreinte d’inquiétude et de rigidité de ces jours historiques marquant la fin de la guerre.

La rencontre à la librairie l’Arbre à Dires a été rehaussée par la présence d’historiens, d’anciens combattants mais aussi des filles de Ahmed Boumendjel et de celle de Krim Belkacem.

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