Une ouverture majestueuse pour le 12e Festival international du Malouf : Art, patrimoine et solidarité

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ouverture majestueuse pour le 12e Festival international du Malouf : Art, patrimoine et solidarité
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Sous les voûtes élégantes de la salle Ahmed Bey de Constantine, surnommée le Zénith, le 12e Festival international du Malouf a démarré en beauté samedi soir. Cet événement, qui mêle traditions musicales et valeurs universelles, a attiré une foule nombreuse, malgré les basses températures de l’hiver constantinois. Cette soirée, placée sous le thème « Law Ma Hawakom » (« Si ce n’était votre passion »), a résonné comme un véritable hommage à l’art ancestral et à la musique savante arabo-musulmane du Malouf mais a aussi été le lieu de l’expression de la solidarité sans faille de l’Algérie envers la Palestine, invitée d’honneur de cette édition.

Une soirée sous le signe de la Palestine

L’ouverture du festival a été marquée par une dimension émotive et universelle : un hommage vibrant à la Palestine. Le commissaire du festival, Ilyès Benbakir, a rappelé que la question palestinienne est indissociable de l’identité culturelle et des valeurs de l’Algérie. La Palestinienne Sana Moussa a inauguré la soirée avec « Khayt Al-Soboh » (« Le fil de l’aube »), une berceuse poignante dédiée aux enfants palestiniens vivant sous les bombes. La chanteuse a ensuite interprété « Min Djibalina » (« De nos montagnes »), hymne de la révolution algérienne, témoignant de l’amour et de la reconnaissance des Palestiniens envers l’Algérie.

« La culture est aussi une résistance. Elle est essentielle pour sauvegarder notre identité face à une colonisation féroce », a affirmé Sana Moussa, avant de rendre hommage à Sidi Boumediene, cet érudit algérien qui a combattu aux côtés de Salah Eddine Al-Ayyoubi pour la libération de Jérusalem.

Des artistes internationaux pour une soirée exceptionnelle

La soirée inaugurale a rassemblé une palette d’artistes exceptionnels, issus de divers horizons, qui ont sublimé le thème du festival. La Tunisienne Mahrziya Touil, formée à l’école du Malouf tunisien Al-Rachidia, a ébloui le public avec des interprétations envoutantes comme « Al Achagua » et « Ala Ya Moudir Al Rah ». Portant une somptueuse robe traditionnelle constantinoise couleur grenat, elle a évoqué l’héritage commun du Malouf maghrébin, véritable trait d’union culturel entre l’Algérie, la Tunisie et la Libye.

Naomi Kuyasu, surnommée « la Fayrouz du Japon », a apporté une touche de raffinement nippon. Habillée d’une gandoura constantinoise verte, elle a conquis l’auditoire avec des reprises en arabe et en japonais, notamment « Lamouni » et « El Bint El Chalabiya ». La présence du nouvel ambassadeur du Japon en Algérie, a souligné la portée symbolique de cette prestation, symbole d’un pont culturel entre deux nations que tout semble opposer mais que l’amour de la musique raffinée rapproche.

Mahrziya Touil, une voix fédératrice des genres du malouf

Mahrziya Touil a ensuite pris le relais, vêtue d’une somptueuse robe traditionnelle constantinoise couleur grenat. Formée à l’école prestigieuse du malouf tunisien Al-Rachidia, elle a subjugué l’assistance avec des chansons telles que Al Achagua, Ardouni
Zoudj Sbaya, et Ala Ya Moudir Al Rah. Sa voix puissante et envoutante a transporté les spectateurs, résonnant dans les moindres recoins de la salle Ahmed Bey.
Les youyous des femmes constantinoises, mêlés aux applaudissements nourris, ont salué cette performance exceptionnelle. Avec humilité, Mahrziya Touil a rappelé l’héritage partagé du malouf maghrébin, véritable trésor commun de l’Algérie, de la Tunisie, et de la Libye.

Salim Fergani : un héritier du Malouf constantinois

Le point culminant de cette soirée était sans conteste la prestation sur scène de Salim Fergani, véritable légende vivante du Malouf. Accompagné d’un orchestre virtuose, il a interprété la Nouba El Maya, l’une des 12 noubas emblématiques de Constantine. Son style puriste et sa maîtrise de la poésie chantée ont enchanté les connaisseurs, confirmant que le Malouf, loin des simples chants festifs, est une forme d’expression noble et intemporelle.

« La poésie chantée est l’essence même de notre art », a-t-il déclaré en marge de la soirée, réaffirmant l’importance de préserver ce patrimoine immatériel qui témoigne de la richesse culturelle et historique de la région. On apprendra qu’il est en phase de finalisation de son oeuvre sur l’héritage des Fergani et leur legs à la ville des ponts suspendus en général

Une ouverture culturelle et patrimoniale

Le représentant du ministre de la Culture et des Arts, Mohamed Sidi Moussa, a lu un message officiel au nom du ministre du secteur Zouheir Ballalou rappelant les efforts de l’État pour la préservation et la promotion du patrimoine culturel immatériel. « Le Malouf est un art qui reflète la profondeur de l’expérience humaine dans notre société. Il est un symbole de sagesse et de beauté », a souligné le ministre.

Le programme de la soirée a également inclus des hommages à des figures emblématiques ayant contribué à la promotion de ce legs musical, notamment l’algérienne Thouraya et le tunisien Taher Gharssa. Le wali de Constantine, des représentants des autorités locales et d’autres personnalités des mondes de l »art et la culture ont honoré l’événement de leur présence.

Un festival qui transcende les frontières

Le 12e Festival international du Malouf se poursuivra jusqu’au 18 décembre, avec la participation d’artistes algériens et internationaux venus de dix pays, notamment de Palestine, invitée d’honneur. Cette édition, ancrée dans une volonté de promouvoir le patrimoine algérien à l’échelle mondiale, affirme que la musique peut transcender les frontières et unir les cultures dans une même harmonie.

Avec des artistes d’exception, un public enthousiaste, et un engagement profond pour les causes humaines, cette soirée d’ouverture restera gravée dans les mémoires comme un véritable triomphe artistique et culturel.

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