Une Présidentielle anticipée et des questions

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Une Présidentielle anticipée et des questions
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L’annonce tombée le 21 mars en fin d’après-midi, a surpris et suscité des conjectures diverses: à l’issue d’une réunion dirigée par le chef de l’État et réunissant les plus hauts responsables du pays, il a été décidé d’avancer la date de l’élection présidentielle d’un trimestre. Les Algériens sont, donc, conviés à élire leur président le samedi 7 septembre 2024 au lieu du mois de décembre prévu initialement. Le corps électoral sera, pour sa part, convoqué le 8 juin prochain.

Peu ou pas de réactions chez les politiques et beaucoup d’interrogations sur les réseaux sociaux, sur les motivations d’une telle décision. D’autant que le seul précédent d’une présidentielle anticipée en Algérie remonte à septembre 1998. À l’époque, le Président Liamine Zeroual avait cependant clairement indiqué qu’il ne se représenterait pas. Cette fois-ci, le communiqué présidentiel ne donne aucune explication de cette décision permise, précisons-le, par l’article 91 alinéa 11 de la Constitution de novembre 2020.

Au-delà de l’aspect juridique, l’annonce soulève de nombreuses questions et alimente les spéculations. Pour certains observateurs de la scène politique algérienne, la décision d’anticiper l’élection complique la tâche des potentiels candidats, en limitant le temps pour former leurs équipes de campagne et pour rassembler les signatures nécessaires pour le parrainage d’une candidature en bonne et due forme. D’autres lient cette présidentielle anticipée à la visite du chef de l’État prévue en France à l’automne prochain, ce qui permettrait à Tebboune d’être dans le costume du président réélu et non sortant au moment de cette visite.

Les spéculations ne s’arrêtent pas là. D’autres estiment que le timing d’une présidentielle en décembre n’était pas approprié en raison de la nécessité de signer la loi de finances avant la fin de l’année. Cet impératif met en relief des contraintes techniques liées à l’investiture du Président élu, qui ne pourrait intervenir avant janvier 2025, alors que le budget aura été déjà adopté. Ce qui obligerait le nouveau Président à travailler avec un budget qui aurait été voté sans lui ou sa majorité. Ceux-là suggèrent même un appel à des Législatives anticipées qui permettraient au président élu d’avoir sa majorité pour décider de son programme et son budget.

Une seule chose est certaine. L’unique candidature à ce jour est celle de l’avocate Zoubida Assoul, dirigeante de l’Union pour le changement et le progrès (UCP), pour qui la politique de la chaise vide prive le peuple d’avoir son mot sur ses élus. Cependant, rien n’est gagné pour elle. Il lui faudra réussir à collecter les signatures de 600 élus ou 75 000 citoyens. La décision d’anticiper l’élection va rendre cette tâche encore plus ardue pour elle et tous les prétendants à la succession de Abdelmadjid Tebboune.

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