3 ans de prison ferme pour Khaled Drareni. Deux années de prison dont 4 mois ferme pour Samir Belarbi et Slimane Hamitouche. Même procès, même affaire, même chefs d’inculpations d’atteinte à « l’unité nationale » et « ‘appel à attroupement non armé » mais verdict différent. Il faut se féliciter que Samir Belarbi et Slimane Hamitouche vont retrouver les leurs. Il faut aussi les remercier d’avoir été, malgré eux, la preuve que c’est bien le « journaliste » et le métier de journalisme qui ont été, injustement, condamnés.
Il n’est plus possible d’aller contre l’évidence en faisant mine de se baser sur les accusations du parquet, de nier que Khaled Drareni a été arrêté, emprisonné et condamné pour avoir exercer librement son métier. La peine lourde qui lui est infligée témoigne du violent acharnement contre un brillant journaliste qui a refusé de se plier aux injonctions de se taire. Aucune lecture juridique ne peut expliquer que pour une même affaire et pour les mêmes charges, on ait un verdict différent.
La seule différence – et elle saute aux yeux – est que Khaled Drareni est journaliste. Les vraies charges contre Drareni ne figuraient pas dans l’acte d’accusation: « exercice libre du métier d’informer ». Son affaire est de ce fait exemplaire puisqu’on a vu des magistrats faire son procès à la télévision sans contradicteurs et même le chef d’Etat lui-même, le présenter, même sans le nommer, comme un quasi-espion.
Très suivi sur les réseaux sociaux, le travail, hautement professionnel de Drareni, qui a couvert aussi bien le Hirak que les manifestations de soutien au pouvoir, a dérangé. Son refus de se plier aux injonctions de renoncer à son métier lui vaut ces persécutions que personne ne peut croire qu’ils expriment une véritable justice. Le pouvoir, car c’est de lui qu’il s’agit, au-delà des propos lénifiants du ministre de la communication sur l’éthique, vient d’envoyer un message particulièrement violent aux journalistes.
Dans « l’Algérie nouvelle », exercer librement le métier de journaliste relève désormais de l’impossible, l’article 50 de la Constitution qui apportait une certaine protection, ne s’applique plus. Cet article, rappelons-le, dispose notamment que « la liberté de la presse écrite, audiovisuelle et sur les réseaux d’information est garantie. Elle n’est restreinte par aucune forme de censure préalable ». Il dispose également que le délit « de presse ne peut être sanctionné par une peine privative de liberté ».
Ce verdict, s’il n’est pas retoqué en appel, est un signal, très dangereux, de repli autoritaire du régime et un signe de défiance à l’égard d’une société qui a exprimé, dans la diversité, un puissant appel au changement pacifique pour la mise en place d’un Etat de droit et un renouvellement du projet national. Le verdict contre Khaled Drareni est, en plus d’être profondément injuste, un très mauvais signal envoyé au pays. S’il reste encore un peu de raison qui n’a pas encore été étouffée par les pulsions sécuritaires et totalitaires, il faut l’annuler et vite.
[…] other political party has yet spoken. Reacting to the sentence, columnist Saïd Djaffar writes in 24 Hours Algeria : “This verdict, if it is not retested on appeal, is a very dangerous signal of the […]
[…] a suscité une vague de protestation au niveau national et international où l’on considère que c’est le journaliste et le journalisme qui est visé. « Le journalisme dans les systèmes autoritaires, c’est parfois une aventure humaine qui porte […]