La ministre de la Culture et des Arts, Soraya Mouloudji a annoncé, jeudi à Alger, le recensement à ce jour de « 150 vieilles mosquées au niveau de 22 wilayas » du pays pour « inscription ou classification sur la liste du patrimoine national ».
Répondant à une question du député Messaoud Zerfaoui du parti MSP sur la classification de la vieille mosquée de la ville de Cheria (Tébessa), lors d’une plénière à l’APN consacrée aux questions orales, la ministre a précisé que l’objectif de ce recensement consiste en « la classification de ces vieilles mosquées dans la liste du patrimoine national pour que le ministère de la Culture puisse intervenir à leur niveau pour restauration ».
« La restauration des biens culturels est inhérent à leur classification ou inscription sur la liste d’inventaire conformément au système juridique pour la sauvegarde du patrimoine », a-t-elle dit, ajoutant que « la classification de toutes les vieilles mosquées d’Algérie en tant que patrimoine national vient en concrétisation des instructions du président de la République, Abdelmadjid Tebboune ».
« Le ministère de la Culture a procédé à la restauration de 17 vieilles mosquées au niveau national et a finalisé les études pour la restauration de 6 autres », a fait savoir Mme Mouloudji, ajoutant que 9 autres projets de restauration ont été débloqués en 2021″.
La classification des vieilles mosquées « s’effectue sur décision du ministre de la Culture ou du wali après délibération de la commission de classification des biens culturels au niveau central et sur proposition de la commission de wilaya composée de plusieurs secteurs ministériels », a-t-elle clarifié, soulignant que « la classification ou l’inscription sur la liste du patrimoine culturel pour inventaire additif entraine des servitudes obligatoires concernant son exploitation ».
La ministre a appelé la direction de la culture et des arts de la wilaya de Tébessa à présenter un dossier d’inscription de la vieille mosquée de la ville de Cheria à la commission de wilaya pour examen conformément aux conditions et critères relatifs à l’inscription sur la liste d’inventaire additif ».
Répondant à une question du député Mohamed Mir (groupe parlementaire indépendants) sur la régularisation foncière des structures culturelles de la wilaya de Sidi Bel-abbes , la ministre a affirmé que l’opération se fait graduellement selon la loi en vigueur, ajoutant que « le secteur culturel de la wilaya de Sid Bel-abbes avait bénéficié de plusieurs projets d’investissement dans le cadre des différents programmes de développement.
Elle a fait état de projets réalisés, des projets en cours et d’autres encore gelés en vertu de l’ordonnance du Premier ministre d’octobre 2015 pour la rationalisation des dépenses publiques.
Mme. Mouloudji a mis en avant les structures culturelles réalisées à l’instar de la maison de la culture, la bibliothèque publique, le conservatoire régional, l’institut régional des arts plastiques, outre l’aménagement et l’équipement de la salle cinémathèque et 13 bibliothèques urbaines dans le cadre du programme du ministère.
Concernant le taux d’avancement des travaux du projet de restauration de la Casbah (Alger) soulevés par le député Azzedine Zahouf (MSP), la ministre rappelé les efforts consentis par l’Etat depuis l’indépendance à ce jour en vue de préserver ce monument culturel et historique ainsi que les principales opérations de restauration de ce site classé patrimoine universel par l’UNESCO en 1992. Elle a également révélé le taux d’avancement des travaux dans différents sites dans le secteur sauvegardé de la Casbah en sus du renforcement de l’arsenal juridique pour la protection du patrimoine culturel.
Répondant à une question du député Abdelkader Kouri (groupe parlementaire indépendants) sur le rôle du ministère dans la mise en place des mécanismes de régulation du « phénomènes des chansons dont les paroles portent atteinte aux mœurs , Mme. Mouloudji a indiqué que certaines chansons dévient du rôle éducatif de l’art et de sa corrélation avec les valeurs de la société et ne reflètent nullement notre culture qui a su faire face aux tentative d’aliénation par le colonisateur.
« Ces cas rares ne sont pas propres à un style artistique donné », a-t-elle ajouté précisant que « ces contenus ne bénéficient pas du soutien de l’Etat et sont interdits de diffusion sur les stations radio et les chaines de télévision, et bannis des rendez-vous culturels ».