La visite d’État du président Abdelmadjid Tebboune au Sultanat d’Oman marque une nouvelle étape dans le renforcement des liens politiques et économiques entre l’Algérie et Oman. Cette rencontre avec le Sultan Haitham ben Tariq s’inscrit dans une démarche visant à intensifier la coopération bilatérale et le partenariat stratégique, en tenant compte des nombreuses potentialités et opportunités qui s’offrent aux deux pays.
Les relations entre l’Algérie et Oman, ancrées dans l’histoire, se caractérisent par une convergence de vues et une coordination politique de haut niveau, notamment sur les questions arabes et internationales. Depuis des décennies, les deux pays s’efforcent de maintenir un dialogue constant pour trouver des solutions pacifiques aux crises régionales, toujours en privilégiant la stabilité et la paix dans la région.
Ce climat de concertation continue a permis de renforcer la relation entre les dirigeants des deux pays et leurs peuples respectifs, concrétisée par des rencontres régulières, des visites de hauts responsables et des accords de coopération. La dernière en date, la 8e session de la Commission mixte algéro-omanaise tenue à Alger en juin dernier, a mis en lumière la solidarité entre les deux États face aux défis régionaux et internationaux.
Un partenariat économique en expansion
Sur le plan économique, les relations algéro-omanaises se traduisent par des partenariats dans divers secteurs, à commencer par l’énergie. Depuis 2017, le complexe de production d’engrais AOA, fruit d’un investissement conjoint entre la Sonatrach et la société omanaise SPGH, produit annuellement plus de 2,4 millions de tonnes d’urée et 1,35 million de tonnes d’ammoniac pour le marché local et l’exportation.
Les deux pays visent également à étendre leur coopération dans des secteurs prioritaires comme les énergies renouvelables, l’agriculture saharienne, l’industrie pharmaceutique et les ressources minières. Plusieurs accords, comme ceux portant sur la protection réciproque des investissements et l’évitement de la double imposition, ont été signés pour faciliter et encourager ces partenariats.
Le secteur des hydrocarbures reste un domaine prometteur pour de futures collaborations. En avril dernier, Sonatrach a conclu un protocole d’entente avec OQ Exploration & Production pour explorer des opportunités communes dans l’exploration et l’exploitation des hydrocarbures. Les deux pays collaborent également dans le cadre de l’OPEP et des discussions OPEP+, visant la stabilisation des marchés pétroliers.
Des atouts géographiques stratégiques
L’Algérie et Oman disposent d’atouts géographiques clés pour développer leurs échanges commerciaux. Située aux portes de l’Afrique et proche de l’Europe, l’Algérie peut servir de plateforme d’exportation pour les produits omanais vers le continent africain et l’Europe. De son côté, Oman, situé à un carrefour maritime stratégique, peut devenir un hub pour les produits algériens destinés aux marchés du Golfe, de l’Afrique de l’Est et de l’Asie.
Les ports de Salalah, deuxième port le plus efficace au monde, et de Duqm, dédié aux produits miniers et à l’énergie, sont des points d’entrée idéaux pour les exportations algériennes. De plus, la région de Duqm, riche en ressources halieutiques, aspire à devenir un centre pour les industries de transformation du poisson et l’aquaculture.
Enfin, les ambitions des deux pays convergent aussi dans le secteur des énergies renouvelables, avec Oman qui vise à devenir un pionnier dans l’hydrogène vert et l’Algérie qui aspire à se positionner en acteur majeur en Afrique dans ce domaine. Une ligne aérienne directe entre Alger et Mascate serait un atout de plus pour soutenir les échanges touristiques et économiques.
Dans cet élan de convergence, l’Algérie et Oman sont appelés à mobiliser leurs efforts pour valoriser ces atouts et traduire cette proximité en projets concrets au service de leurs peuples et de la nation arabo-musulmane.
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