Yahia Mouzahem, cinéaste: « Notre but, faire revenir les gens dans les salles de cinéma »

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Cinéma : Yahia Mouzahem achève le tournage de la comédie « Yed Meriem »
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Le cinéaste et producteur Yahia Mouzahem s’apprête à lancer le tournage d’un film rassemblant plusieurs jeunes influenceurs algériens des réseaux sociaux (Instagram, Snapchat, Youtube, Facebook, etc). Une première expérience artistique qui rassemble des stars du net et qui marque le passage du mini écran au grand écran. Le projet du film remonte à 2018.

« Yed Meriem » (la main de Meriem) est le titre donné à un long métrage que vous allez tourner bientôt. Que raconte le film?

C’est l’histoire d’étudiants de Bab Ezzouar (Alger) qui font un voyage vers Tamanrasset. En cours de route, il leur arrive quelques aventures. Il y a un peu de road-movie dans ce film. Il y a aussi une légère touche fantastique. La première partie du film se déroule à l’université, l’autre partie dans le Sahara. C’est un scénario de Youcef Baaloudj.

A quand le début du tournage?

Dans une vingtaine de jours. Le tournage aura lieu à Alger et à Tamanrasset. Nous avons prévu entre 6 à 7 semaines de tournage. C’est ce que nous permet le budget. Si la situation sanitaire du pays liée à la Covid-19 évolue positivement, nous prévoyons une sortie du film en février/mars 2021.

Qu’en est-il du casting ?

Au départ, nous voulions avoir beaucoup de guests (stars invitées), mais nous avons eu quelques problèmes. Il n’y a qu’à citer la réaction de Souilah (Salah Aouggrout) au projet (en 2018, Souilah dans un débat télévisé a annoncé qu’il refusait de jouer aux côtés de Rifka, NDLR). Nous avons abandonné l’idée et opté pour un casting jeune. Nous avons pris des comédiens de partout: Djelfa, Ouargla, Tamanrasset et ailleurs. Il n’y a pas d’acteurs célèbres dans le film. Notre pari est de faire un film sans comédiens connus du public. Et notre but est de faire revenir à la salle de cinéma.

A part Rifka, souvent cité, quels sont les influenceurs présents dans la distribution de « Yed Meriem »?

Il n’a jamais été question que Rifka ait le rôle principal. C’est un film construit sur le jeu collectif, il n’y a pas de vedette. L’histoire sera construite sur une fille qui n’a pas beaucoup d’abonnés sur les réseaux sociaux. Il s’agit de Lydia Chebout. Ce n’est pas une influenceuse. C’est pour vous dire qu’on ne joue pas uniquement sur ce côté, sur les gens qui ont de l’audience et des fans sur internet. Outre Rifka et Lydia Chebout, nous avons retenu dans le casting Stanley, Nahla, Krimou Derradji (qui a donné la réplique à Mister X dans la série Hna Hakda), Raouf Belkacemi et des jeunes acteurs de Tamanrasset. Et je ne parle que de ceux avec qui nous avons signé des contrats.

Ne serait-t-il pas difficile pour vous de diriger des acteurs non professionnels dans un long métrage?

N’oubliez pas que j’ai contribué à faire venir à au petit écran Adel Sweezy, Souhila Maalem, Amine Boumedienne et autres. Il faut donner la chance aux jeunes peut-être qu’ils seront à la hauteur. S’ils travaillent bien avec la volonté de réussir, ils y parviendront.

Certains ont un vrai talent, peuvent travailler pour leur carrière d’autant plus qu’ils ont fait du coaching et ont eu des cours de théâtre. Il s’agit d’une light-comedy, pas un film de composition ou de jeu.

Je pense qu’il y a de la bonne volonté chez ces jeunes. Ils sont ambitieux. Ils ne sont pas mauvais, je ne comprends pas pourquoi les gens les attaquent, les regardent d’en haut, les accusent de faire dans le superficiel. Les gens parlent comme si nous avions un gros budget. Il y a eu des films algériens qui ont nécessité de gros moyens financiers et qu’on ne peut même pas voir à l’écran (mauvaise qualité).

Justement, qu’en est-il du budget ?

C’est un film à petit budget. C’est déjà un défi pour nous de le réaliser avec les moyens que nous avons.  C’est un film produit par le CADC (Centre algérien de développement du cinéma).

Vous dites que votre but est de faire revenir les gens dans les salles de cinéma. Comment ?

Je parie beaucoup sur les multiplex et le cinéma libre en Algérie. Il s’agit de faire un film qui capte l’intérêt des jeunes. Et on sait que notre film va attirer les 15-30 ans. C’est cette catégorie que nous ciblons. Nous ne voulons pas croire à l’idée qu’il n’existe pas de cinéma en Algérie. Certains réalisateurs algériens font des films pour les publics étrangers, pas pour le public algérien. Notre film sera destiné aux Algériens quel que soit l’endroit où ils se trouvent. C’est un film simple et grand public. Un film pop-corn qui permettra aux gens de passer de bons moments en salle. Un jeune qui s’est habitué à voir 5 minutes de vidéo sur internet aura du mal à rester en salle devant une écran pendant une heure et demie. Il s’agit pour nous de le retenir sachant le pari difficile. Dans le passé, les spectateurs venaient nombreux voir les comédies de l’Inspecteur Tahar (de Moussa Haddad).

Vous voulez donc réaliser ce qu’on peut appeler « un film populaire« 

C’est cela, un film populaire, accessible à tous. « Yed Meriem » est un titre retenu provisoirement pour le film. Il y a un autre titre, mais nous n’avons pas encore tranché. Moi et Youcef Baaloudj avons beaucoup couru pour avoir un budget.

A un moment donné, nous avons un dilemme de faire ou de ne pas faire le film. Après, nous nous sommes dit qu’il faut le réaliser surtout que les jeunes qui sont engagés avec nous y tiennent, veulent avoir une chance pour jouer. 

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