La vaccination est « l’unique arme qui peut mettre fin ou contrôler une épidémie » du coronavirus, a affirmé l’infectiologue et président du Syndicat national des praticiens spécialistes de la santé publique (Snpssp), le professeur Mohamed Yousefi.
Invité de la chaine » de la radio nationale, le Pr Yousefi a soutenu que « la plus grande découverte de l’humanité depuis Pasteur, c’est la vaccination. C’est cette arme qui nous a permis d’éradiquer beaucoup de maladies et de les contrôler. Et, en tant qu’infectiologue, la vaccination est une arme importante » pour lutter contre les maladies contagieuses.
L’inquiétude des citoyens, explique-t-il est légitime au regard de la nouveauté de la maladie. Il est aussi légitime, souligne-t-il que le vaccin découvert en quelques mois suscite autant d’inquiétude alors qu’on les élabore habituellement au bout de 4 ou 5 années. Mais cela ne doit pas pour autant nourrir un rejet contre la vaccination, ajoute le responsable de l’hôpital de Boufarik.
« Pour rassurer le citoyen, ce vaccin a été élaboré en un temps record pour deux raisons : la première est qu’il y a eu pour la première fois un échange en terme de données scientifiques qu’on n’a jamais eu avant, ce qui fait qu’il y a eu plus de 150 projets d’élaboration de vaccin. La deuxième, très importante, est que plusieurs laboratoires se sont lancés et surtout beaucoup d’argent a été investi », a souligné Pr Yousefi.
La réticence nourrie par des lobby
Pour encourager les citoyens à se faire vacciner et lutter contre la méfiance qui est « alimentée par certains lobby anti-vaccin internationaux », M. Yousefi a plaidé pour un travail de sensibilisation, d’information et de communication à l’égard de la population avant l’entame de l’opération de vaccination. « J’insiste sur l’opération de sensibilisation, de l’information et de la communication par rapport aux citoyens pour couper l’herbe sous les pieds de toute partie ou personne qui pourrait influer négativement sur cette vaccination. Il faut le faire avant de commencer l’opération », a-t-il ajouté.
Quant à la stratégie vaccinale, le Pr Yousefi a indiqué qu’il y a des catégorie de population qui seront prises en charge en priorité, notamment les personnes âgées qui sont des sujets à risques, les malades chroniques, le personnel de la santé, ce qui est « une priorité des priorités », selon lui, puis viendront les corps constitués pour différentes raisons de fonctionnement.
Sur le choix du vaccin à acquérir, l’infectiologue a fait savoir que cela repose sur plusieurs critères, notamment la conservation, la logistique, la disponibilité et le prix. Il s’est dit, à cet effet, « optimiste » quant à l’efficacité des vaccins contre le coronavirus, certains laboratoires ayant réalisé, selon lui, des avancées considérables.
« Jusqu’au moment où on parle, avec tout ce qui a été publié en terme d’efficacité et d’effets secondaires, plusieurs vaccins sont valables (…). On peut faire le choix et on a cette possibilité de négocier », a-t-il ajouté.
Pour rappel l’Algérie ne s’est pas encore décidé quel vaccin allait-on commander. La réunion du Gouvernement présidé par le premier ministre lundi 21 décembre a aboutit sur « une short list » sans divulguer les laboratoires retenus à cette étape.
Le chef de l’état avait annoncé via le réseau social américain twitter qu’il avait instruit le gouvernement pour choisir un vaccin et commencer la vaccination en janvier.