Les fermetures récentes de plusieurs magasins des marques espagnoles Zara, Pull&Bear, Bershka et Stradivarius en Algérie, opérées par le groupe Inditex, suscitent de nombreuses interrogations chez les consommateurs.
De nombreuses vidéos circulent sur les réseaux sociaux, montrant les rideaux baissés des magasins de la marque appartenant au groupe espagnol Inditex dans les centres commerciaux de Bab Ezzouar et celui de Es Sania à Oran. Les boutiques des autres marques du groupe, notamment Stradivarius et Breshka, ont également fermé.
Si pour certains internautes, cette fermeture est liée aux taxes imposées par l’Algérie, d’autres pensant que ces enseignes sont françaises, attribuent cette décision « à la dernière brouille » entre les deux pays.
Bien que les spéculations abondent sur les réseaux sociaux, les explications avancées par l’entreprise espagnole sont plus pragmatiques.
Selon des sources proches du groupe, les fermetures temporaires de ces enseignes sont liées à des « difficultés opérationnelles », principalement dues à un manque de flexibilité dans le traitement des licences d’importation nécessaires pour renouveler les stocks dans ses magasins. Ces complications auraient entravé la continuité de l’activité commerciale sur certains points de vente, a indiqué le groupe à l’agence espagnole EFE.
Un contexte global de réorganisation
Les fermetures de quelques magasins des 20 franchisés algériens s’inscrivent dans une stratégie plus large du groupe galicien, qui a annoncé une restructuration mondiale de son réseau de distribution, incluant la fermeture de 1 200 magasins dans plusieurs pays. Inditex, qui opère en Algérie depuis 2013 à travers son partenaire franchisé Azadea, a toutefois précisé qu’il ne s’agissait en aucun cas d’un retrait du marché algérien.
« Nous travaillons pour reprendre l’activité dès que possible dans les magasins concernés », a affirmé un porte-parole du groupe. Contrairement à la situation sur le marché russe, où Inditex a vendu ses magasins à un opérateur local, le groupe exclut toute vente de ses activités en Algérie.
Une histoire marquée par des ajustements similaires
Ce n’est pas la première fois qu’Inditex doit prendre des mesures temporaires dans des contextes particuliers. L’entreprise avait déjà suspendu ses activités ailleurs, notamment en raison de conflits territoriaux ou de crises locales. Cependant, l’Algérie présente une situation différente, où les défis se concentrent sur les aspects logistiques et administratifs.
Depuis son arrivée en Algérie en 2013, Inditex opère principalement dans les centres commerciaux de grande envergure, tels que Garden City, à Alger. Aujourd’hui, des enseignes restent opérationnelles, assurant une « activité normale » pour les points de vente non affectés par les fermetures, a précisé le groupe.
Les perspectives à court et moyen terme
Inditex, qui regroupe également les marques Massimo Dutti et Stradivarius, prévoit de publier ses résultats financiers du troisième trimestre le 11 décembre. Ces données pourraient fournir davantage d’indices sur l’impact des défis rencontrés en Algérie, ainsi que sur les ajustements futurs et l’avenir du groupe dans le plus grand pays d’Afrique.
En dépit des rumeurs et des spéculations, l’entreprise reste engagée dans le marché algérien et cherche à surmonter les obstacles actuels. Pour les consommateurs, cette annonce se veut rassurante : les marques du groupe espagnol ne quittent pas le pays, mais cherchent à adapter leur stratégie face aux réalités locales.
Su le plan international, Inditex, le plus grand producteur de la fast fashion fait face à une rude concurrence. Le chinois Shein lui fait de l’ombre sur ses propres territoires. La croissance rapide de Shein, une plateforme de vente en ligne sans magasins physiques, met la pression sur des détaillants comme l’espagnol Inditex et le suédois H&M, qui doivent trouver des moyens de répondre à ses prix avantageux.
D’une valeur boursière de 150 milliards d’euros, selon la plateforme économique Eleconomista, Inditex possède environ 7000 magasins à travers le monde, dont plus de 1000 exploités en franchise.
Inditex, fondée par le pionnier espagnol de la mode rapide Amancio Ortega, a enregistré une augmentation de 7,1 % de ses ventes au premier trimestre de l’exercice en cours, soit 8,2 milliards d’euros. Le bénéfice net a augmenté de 10,8 % pour atteindre 1,3 milliard d’euros. Inditex possède 5 698 magasins dans le monde, dont la plupart sont des magasins Zara.